Joseph CHABOD
© Amandine Quillon
© Camille Zéphir
Né en 1996 à Suresnes (92).
Vit et travaille à la Charité sur Loire (58).
Après l’obtention d’un baccalauréat général, Joseph Chabod a effectué des études d’art au sein de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, et obtient son DNSEP en 2020.
En utilisant la peinture dans sa forme la plus pratique mais aussi traditionnelle, c’est-à-dire celle à l’huile sur toile tendue sur châssis, Joseph Chabod s’interroge sur le potentiel d’une représentation picturale à construire et transformer la réalité.
L’hétérogénéité formelle de son travail s’explique par son approche expérimentale « par le faire » : chacune de ses toiles repose sur son propre système, et chaque sujet est traité de façon singulière. Si l’idée précède la peinture, la forme finale n’est pour autant pas définie ; elle se décide en se faisant, coup de pinceau après coup de pinceau. En résultent des tableaux où les couches se superposent, conséquences d’une tentative de « faire tenir » une peinture jusqu’à la rendre nécessaire.
Joseph utilise l’histoire de la peinture de manière éclectique : ses appuis référentiels sont pluriels, puisés dans le temps et dans l’espace sans hiérarchisation.
La question du monde est permanente : le monde comme sujet traité par la peinture ; le monde comme destination de l’objet-peinture ; le monde comme observateur de la peinture.
instagram : josephchabod
Proposition pour le Prix de Paris 2020
Prohibition
Huiles sur toiles montées sur châssis.
« Prohibition » a été pensée comme une fresque. Plusieurs tableaux sont présentés formant un tout. Je demande au spectateur de regarder ce mur comme un grimpeur observe un mur d’escalade, une interface entre un corps et le monde : en projetant mentalement son corps sur la façade, repérant les prises auxquelles il pourrait s’agripper pour tracer son chemin.
Le terme prohibition évoque le moment où le gouvernement interdit la pratique de certaines activités, décidant pour l’individu de ce qui est bon pour lui. Pour cela, il prétend défendre la santé publique et met en avant les valeurs de responsabilité civique de chacun, à la fois pour convaincre et pour se légitimer. Ce phénomène questionne les libertés individuelles et les limites des organes du pouvoir, avec, au cœur de leur relation, la sécurité individuelle et le bien commun.
La figure du pirate est au centre de ce travail, car le pirate n’est personne et se trouve nulle part, sinon dans un point mort, une tache aveugle de la loi. Il a un statut double : d’un côté, ennemi public numéro un, il est présenté comme le danger absolu mettant en péril la paix ; de l’autre, il n’est reconnu par aucun état, n’a pas d’identité, pas de statut social.