Inès Fontaine
Née dans le 94 (Saint-Maurice), en 1996, elle vit et travaille à Lyon.
Elle obtient son DNA à l’ESAD de Reims en 2018 puis son DNSEP Design graphique à l’Ensba Lyon en 2020. Elle co-fonde l’association pôle technique aspirant à la création d’espace de travail et d’expositions à Lyon.
Le travail d’Inès Fontaine explore l’écriture d’images comme le point de départ d’une pratique contemporaine. Les images construites, au moyen du langage, offrent un regard documentant l’étrangeté des passe-temps extérieurs (voyage, loisir, sport, vacances, cuisine…) se calcifiant en rituel récurrent. La collection est l’un des siens. Collecter, c’est s’approprier les objets ou s’approprier ce qu’ils représentent, c’est intervenir sur le temps qui passe. L’usage de médiums éparses (photographie, objets, installation, vidéo…) lui permet de penser les objets et leur présence dans l’espace. Qu’il s’agisse d’espaces imprimés ou physiques, le montage et le séquençage font sens et convoquent de nouvelles dimensions de réflexion. À travers ses narrations, ses souvenirs, elle donne à voir ce qui ne se voit plus mais ce qui se ressent. Dans un interstice entre présent et absent, entre ce qu’elle montre ou ce qu’elle ne montre pas, un langage se crée. Tout ne peut y être compris, même si les formes employées convoquent des objets communs. Ce qui nous tient ou nous retient c’est la manière dont on consomme les choses. Son travail questionne la fascination des images structurant nos vies à travers une écriture ironique, voire sarcastique. Elle sonde la matérialité de ces artefacts comme une note de liberté face aux usages de la langue comme de la société.
Proposition pour le Prix Hélène Linossier 2020
Futur, Ancien, Fugitive
Aluminium et verre.
Je trace un trait. Ça forme un cercle brisé, un arc ou yumi (1). Une branche de bois souple, courbée, maintenue par une corde molle. Dans ma main, il reste des cailloux, ce sont les souvenirs de ceux que j’ai perdu. Ils prennent la forme de tête de flèches métalliques comme une relique que l’on garde dans la poche. L’humidité de ma main les oxyde et les transforme. passé/présent/futur a été remplacé par Futur, Ancien, Fugitive (2). Je vise, je tire, j’immortalise. Je m’arme du déni, aujourd’hui plus que demain, je pars à la chasse d’une proie qui n’existe pas. Dans la dernière sommation, tout s’agite de paradoxe, mais si l’on est heureux à priori c’est déjà le succès.
(1) L’arc est construit sur le modèle d’un yumi (arc en japonais) dont la pratique relève de la spiritualité plutôt que de l’art de la guerre. Le pratiquant cherche un mouvement parfait pour pouvoir transcender à la fois l’esprit et le corps.
(2) Futur, Ancien, Fugitif, Olivier Cadiot, P.O.L, 1993. Cet ouvrage contient des conseils pour la fabrication d’objets simples à réaliser soi-même. Un manuel raisonné d’exercices poétiques et des descriptions de vies quotidiennes différentes.
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