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© Amandine Quillon
© Mickaël Salvi

Antoine Dochniak est né en 1997 dans le Nord de la France à Arras. 

Il a obtenu sa licence à l’ESAD de Valenciennes et a poursuivi sa formation à l’Ensba Lyon où il a obtenu son DNSEP avec les félicitations du jury. En parallèle de sa pratique plastique, il a également développé un travail de curatoriat d’exposition qui prend vie au sein d’espaces délaissé, en collaboration avec l’artiste Pierre Allain.

 

Dans les zones Antoine s’adonne. Qu’elles soient urbaines, périphériques ou rurales, à l’intérieur, il observe les comportements organiques ou synthétiques. Plutôt que les dissocier il les couple, dissipant alors, leurs limites et leurs propriétés intrinsèques. Et puis, il fait contact, ici, tout devient échange. Échange de procédés, de conversation, d’une lettre écrite à un caractère dessiné.

 

Dans ces Safezones ou killzones. Un piège ne montre aucun signe d’activité. Cellule dormante attendant leur apoptose, il ne reste qu’à déclencher le signal programmé. Le piège ne traque pas sa cible, il anticipe son comportement. Il se tient prêt, patient et calme. Capturés dans ces traquenards, nous sommes les témoins actifs de ces espaces mis en place. De nouvelles idéologies se forment dans les indices de la bioesthétisation du monde.

 

Dans ces zones, plus que des expositions, les objets subissent des changements et se rendent plus visibles. Leur usage s’interprète et leur fonctionnement se sabote. Les zones sont suspendues. Temporalités incertaines. Passés archaïques. Futurs hypothétiques ou poétiques. Il joue entre survivalisme, chamanisme amateur et néopaganisme. Tout devient corps, la chaîne s’engendre dans un mécanisme élémentaire chimique et physique.

 

Ouvrier-ères dans un système d’étau masseur de chakra. Il apprend à faire les bons gestes, à réagir sans instinct, choisir la bonne pierre, le bon bois, le bon plastique, le bon livreur. Il découpe, fuselle, affûte et cherche à soulager le sentiment d’un système immuable. Travailleur d’un monde marchandé, Antoine, invente de nouvelles réalités perpendiculaires, d’une soupape laissant entrevoir quelque chose de l’autre.

 

Proposition pour le Prix de Paris 2020

 

La pleureuse 

 

Acier noir, PLA blanc, algue nori, peinture acrylique rose cuisse de nymphe, cierge magique, soie synthétique, perle de keshi, étain, cire d’abeille.

 

Elle est seule. Face à la triste situation de cet hiver, elle pleure. Les feux d’artifices retentissent à l’horizontale. Elle n’arrive plus à maquiller et masquer ses émotions comme ses voisines. Elle ne trouve plus la raison de sa sortie d’atelier afin de se rendre ici. Elle n’a pas souhaité être en compétition, avec celles qu’elle considère comme ses collaboratrices. Alors, elle pleure. Elle désapprouve, mais elle a tout de même décidé d’être là, non pas pour faire semblant, mais pour jouer de la position qui lui est attribuée. Ma voisine, je décide de ne plus être contre toi. Au centre de l’espace, sur son étonnant socle aux jambes fragiles, penchée sur son nombril, elle se regarde avec sincérité.  La fête est finie, l’étincelle est derrière elle, il ne subsiste que ride, cendre et teinte cuisse de nymphe de la veille. Sur son ventre, en son antre, repose les tissus de son soi synthétique.

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