Adèle Meuriot
Née à Paris, en 1996. Vit et travaille à Paris.
Diplômée de l’Ensba Lyon en 2020.
Je suis peintre et vidéaste. Mon travail trouve ses influences dans des œuvres filmiques, aussi bien issues du cinéma documentaire ou populaire, que des clips de rap féminin. J’y trouve des idées de mises en scène, de cadrage et narration. Je fais jouer mon entourage en prenant des photographies. Je leur donne des directions et interviens particulièrement sur l’éclairage de la scène. Les contrastes de lumière me permettent d’interroger l’Histoire de l’art, évoquant aussi bien Hopper qu’Artemisia Gentileschi. Mon regard se concentre sur les gestes et attitudes de mes modèles. Souvent ambigüe, un geste arrêté dans une image fixe est interprétable de différentes façons. Cela me permet de rendre le regard du spectateur actif. Cette démarche est aussi une façon de questionner les rapports de pouvoir à l’intérieur des compositions. Le toucher, le travail des mains, le contact des corps, sont autant de sujets qui me permettent d’évoquer l’emprise que nous avons les uns aux autres. L’animal est toujours présent dans mes séries, dans une approche aussi bien analytique qu’inventive: il est le compagnon, le monstre, la statue. Il ouvre sa gueule, se défend. Il m’intéresse en tant que symbole de lutte, de liberté suivants les cultures. Figures mythologiques de serpents, félins... Il accompagne également mon travail de filmique. L’écriture de mon mémoire sur l’obscurité au cinéma et en peinture, m’a permis de comprendre l’emprise du regard masculin sur l’expérience des corps. Je suis donc attachée à la construction d’images libérées de ce carcan. Je me suis particulièrement intéressée à la culture perse à travers le cinéma iranien et l’Institut du Monde Arabe. La rencontre avec des artistes iraniennes a agrandi ma vision de l’art, des maîtrises de la peinture en particulier. Le sens du détail et le travail des matières se sont accrues.
Proposition pour le Prix Hélène Linossier 2020
Numa
Huile sur toile
150x125cm
«Numa» est née d’un matin lumineux où j’ai photographié les deux femmes avec qui je vivais. J’ai pris des centaines de clichés, elles ont changé de tenues.
Elles ont défilé, elles ont joué le jeu. Numa, la chienne, était indifférente à mon appareil. Elles l’ont prise dans leur bras.
La «transition», c’est ce que la peinture apporte à la photographie. J’allonge les doigts, étant la paume, coupe les têtes. Centre le regard sur les gestes. Elles se présentent comme des êtres en action. Numa est paralysée un instant, sa vision est réduite. L’œil appartient à celui qui regarde et qui juge. Vous êtes là, voyeurs, et aucun des personnages n’influence votre regard, c’est doux ou violent, c’est une question de consentement pour les uns, de la pure tendresse pour les autres.
CONTACTS
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